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مقالات مكتوبة

الخميس 6 جوان 2013

Conflit de Ghardaia : Orages et éclaircies

H.Bakir ben AÏssa BOUHADIBA

 

1 Repères, et rappels

Les Ibadites n’ont jamais vécu seuls dans la vallée du M’zab. Ils y ont vécu avec les M’dabihs les Chambas, les Beni Merzoug… Cette vallée du M’zab n’a pas connu, comme tous les territoires du Sud, la même désarticulation que le reste de l’Algérie du Nord durant la période coloniale. Les communautés ont donc conservé des institutions locales, une forte solidarité entre leurs membres, un contrôle social : des modes de vie et d’habiter. Depuis la fin des années 1950, la base démographique s’est fortement transformée dans la région du fait de la découverte du Gaz à Hassi R’mel, et aussi, plus tard, par la création du chef-lieu de wilaya à Ghardaïa. Par ailleurs, nous sommes globalement dans une période de crise qui a provoqué un gros afflux de populations dans la région. Ces populations sont venues dans des conditions difficiles parce que paupérisées, vivant en dehors de toute affiliation à un groupe organisé. Placées dans des contextes difficiles, les nouveaux venus se sont retrouvés, au M’zab, dans une région relativement organisée où il y a des institutions locales et où la solidarité est un vrai mot, notamment la solidarité à l’intérieur des aachiras. Venant de régions désarticulées, déstructurées, où il y a eu une paupérisation qui a entraîné une espèce de désaffiliation sociale, ils se retrouvent donc dans une région où il y a relativement de la structure et face à une population qui est là depuis des centaines d’années pour ne pas dire plus, qui travaille, qui a organisé ses ressources économiques, donc forcément qui a une position dans cette place. Les maisons, les revenus, la culture, les assemblées, tout cela c’est le résultat de siècles de travail. Donc dans ce contexte, qu’on peut observer même à Alger où les villes n’arrivent plus à absorber les nouveaux migrants, parce qu’il y en a trop et désaffiliés, en plus il n’y a pas de structures de solidarité ni d’institutions sociales fortes en mesure de les aider. Il en résulte forcément des conflits qui naissent. Ces conflits constituent un terreau à toutes les manipulations et selon  les façons de les vivre leurs résolution vont passer soit par le religieux, par le doctrinal ou le conflit social. Les formes que cela prend ensuite sont à déplorer. Mais c’est d’abord le résultat des grandes crises qu’ont vécues les autres régions et de l’absence de solidarité mais aussi, je tiens beaucoup à cette hypothèse, ces convulsions sont l’expression de la destruction des institutions locales au bénéfice d’institutions nationales qui n’atterrissent pas sur le local, Une administration ignorante de l’histoire, des us et coutumes de la région et qui finalement ne dispose pas d’implantation dans le tissu social à défaut elle se satisfait de clientélistes  . Donc les gens qui viennent d’ailleurs et qui n’arrivent pas à s’organiser et à se structurer pour vivre ont le sentiment d’être abandonnés et se retrouvent face à une population qui est là et travaille depuis des siècles. Alors on fait payer à ce groupe qui travaille et qui est organisé des problèmes qui en réalité concernent bien des régions. Il s’agit, il faut le rappeler, de difficultés qui dans les autres régions d’Algérie s’expriment aussi par les émeutes.

 

2 Sentiments et frustrations

Comment se fait-il qu’on puisse stigmatiser ainsi d’un groupe social qui est une part de tous et qui n’a pas à le démontrer. Notre hymne national a, je le rappelle, été écrit par un Ibadite. C’est la nation même qui est atteinte dans son cœur. Ce sont tous des enfants de la nation algérienne. C’est l’idée même de la nation qui est atteinte et c’est le rôle des institutions de l’Etat que d’être garantes de cette nation et de la sécurité de ses membres

La démographie explique beaucoup de choses, celle des minorités en particulier. Seul un accès égal aux droits, garantis par les institutions de l’Etat, peut permettre la paix sociale. Nous avons besoin d’un plus grand respect envers les institutions locales et d’une plus grande réflexion sur leur fonctionnement, dans une perspective de dynamique sociale.

 

Les communautés ont le sentiment de subir une agression Quand vous êtes attaqués dans votre maison, Quand votre commerce est brûlé quand on attaque votre famille, quand on attaque un groupe comme ça, en le stigmatisant, il se défend et c’est légitime. Même le groupe le plus pacifique se défend, n’importe qui se défendrait dans des conditions d’agression Arrivera-t-on à imaginer la violence matérielle et symbolique que cela signifie. Que d’être agressé, dans sa terre, sa langue, chez soit

 

3 aux origines du mal

Depuis quelques décennies, il y a eu une cohabitation entre les autochtones mozabites et les arrivants de certaines tribus arabophones que le colonialisme y avait implantées, cela dans les années 40 du siècle précédent, dans l’objectif, d’une meilleure maîtrise et d’une bonne surveillance de leurs mouvements.

 

Après l’Indépendance, c’est une autre guerre qui a commencé entre deux tribus. Entre essentiellement les Chaâmba et les Beni Mzab. Attisée suscitée et entretenu par les structures naissante du partie unique Les affrontements de ce genre, faut-il le rappeler, ne datent pas d’aujourd’hui. Plusieurs villes du M’zab dont Guerrara, Ghardaïa et Benisguène ont connu des événements aussi tragiques que ceux de Bérriane. Et aujourd’hui Mélika

 

Ces conflits prennent un caractère économique (commerce et terre), religieux et ethnique. Le passé de cette région célèbre à l’échelle mondiale pour son potentiel touristique, est jalonné d’antécédents aussi graves les uns que les autres. Indiquons enfin que les réunions des notables de la région du M’zab apportent toujours des accalmies. Les personnalités marquantes essaient toujours de trouver une issue à ce conflit qui ne dit pas son nom. Des personnalités remarquables que l’on estimait autrefois sont hélas en perte de vitesse. Le morcellement communautaire dû essentiellement à l’affaiblissement de l’autorité de l’assemblée des Azzaba affaiblissement arrangeant en apparence l’administration local qui curieusement lors des crises n’hésite pas à faire appel à eux ou à leurs substitues auto proclamé pour jouer aux pompiers. Une fois les flemmes éteinte ils renvoyé à leurs mosquée ou à leur occupation, jusqu’à la nouvelle alerte.

Si l’on analyse d’une manière sereine toutes les crises graves intercommunautaires qui se sont succédé depuis 1985  elles ont eu presque touts pour origine le Foncier communautaire ou Habous que ce soit à Ghardaïa, Bénisguen Berriane ou aujourd’hui Mélika. Hélas des nuages encore plus sombres s’annoncent si aucune solution intelligente n’est trouvée au problème du foncier notamment Habous.

 

« Pour juger un acte politique, se demander toujours ce qu'ont voulu ses auteurs : c'est rarement ce qu'on pense, ce n'est jamais ce qu'ils disent. » Il peut paraître assez curieux que les forces de l’ordre puissent, à ce point-là, avoir été dépassées. Ce qui n’avait pas été le cas lors de la manifestation pacifique organisée par les chômeurs parallèlement à la fête du tapis et qui avait été violemment réprimée. Y aurait-il une intention délibérée de laisser faire et ainsi « pousser au pourrissement ?  Sinon comment les services de sécurité pourtant renforcés n’ont-ils pu empêcher ces bandes de jeunes de commettre ce saccage, pillant et incendiant tout sur leur passage? On ne saurait rien insinuer, mais le plus troublant est que cela survient à l’heure où Ghardaïa est devenue la plaque tournante de la protesta qui, justement, prévoit de revenir à la charge durant cette première quinzaine de mai. Cela dit, on n’ira pas vite en besogne à soupçonner une tentative de faire diversion, mais il n’en demeure pas moins que les ingrédients sont réunis pour détourner l’attention en ressuscitant cette zizanie, en ce moment précis

 

4  propositions et perspectives

« Dans une situation difficile, il est toujours plus simple d’accuser l’autre. Or, assumer ses responsabilités est le premier pas vers des changements constructifs.» La communauté a subit des mutations nombreuses dues aux évolutions Technologiques, éducatives, patrimoniales, politiques… mais n’à jamais mené une réflexion collective sur les mesures à prendre pour appréhender, et se préparer à affronter les défis du futur, elle s’est contenté de vivre sur les acquis, en se contentant de subir, le pouvoir pour le bien de tous s’est progressivement transformé en pouvoir narcissique, en pouvoir pour soit ou de sont clan,. Les élites intellectuels issus de l’enseignement supérieur, marginalisés se sont replié sur elles même, les élites religieuses n’ont plus les moyens de se projeter vers l’avenir tellement les évolutions sont devenus vertigineuses,  à leurs place des « chikhaillons » se sont auto proclamés guide de la société, guide d’une jeunesse désorienté, les « chapelles » se sont multipliée, des charlatans montent sur les estrades et les des tribunes,  la communauté n’a plus les moyen de parler d’une seul voix.

 

4.1 Sciences et Beit al Hilm

Favoriser la création des « beyte el ilm » dans chaque ksar, sorte de maison du profane où des débats de société peuvent s’y mener  à l’image des « maisons des irouanes où des débats religieux y sont menés. Adossées aux mosquées, avec le même statu que les maisons des Irouanes ces Bayt el ilm seront le lieu où des clubs de réflexion et d’analyse, de spécialistes et d’érudits de différentes disciplines sociologie, philosophie, bioéthique etc   peuvent se réunir, s’émuler, se connaître, Les « dirigeants » de la communauté aura ainsi des outils nécessaires à des analyses et à des décisions  validés par la science et le savoir.

 

4.2 Culture et Histoire

Soutenir et favoriser la création d’associations qui activeront dans la préservation le développement et la défense  du patrimoine de la communauté, sont histoire et son Ibadisme, sa culture et sa langue,  Sans la réappropriation intellectuelle et moral des symboles de la communauté, que ceux là soit historiques tel sidi Brahim à El Atteuf, moustajab et bab el Haddad à Ghardaïa  ou intellectuel tel que l’action de chiekh Tfaiche à Benisguen, cheikh Bayoud à Guerrara, cheihk Hammou à Ghardaia, Point de salut dans le futur car tout le monde sait qu’un peuple sans histoire est un peuple sans avenir 

 

4.3 Elus et Société

Tenter de mettre fin au clientélisme électoral en promouvant une charte de l’élu Les candidats de la communauté  aux différentes élections sont responsables devant une communauté réunifiée Les candidats qui sollicitent les suffrages de la communauté doivent lui présenter avant le suffrage leurs programmes, leurs objectifs et les actions qu’ils désirent mener pour porter sa voix, la défendre, et  assurer ses droits. Afin de contourner la logique des parties, véritable piège dans lequel se débat la communauté dés le lendemain de l’indépendance, Logique qui à semée la division à l’intérieur même des institutions Ibadites, que ce soit les fractions, les mosquées. Il serait peut être souhaitable de créer un « Mejlisse »  de tous élus (anciens et actuels) où ils  coordonneront les stratégies, et les actions, en collaborations avec les différentes représentants de la communauté. 

 

4.4 Argent et pouvoir

Afin de mener toutes ces actions de fond il sera nécessaire de réformer les statuts du Habous de la communauté. En effet une des raisons fondamentale du développement des différents courants et clans dans la communauté est dû à l’opacité de la gestion et à la captation des patrimoines de la communauté, Ce patrimoine, que ce soit le statut des cimetières, des maisons communes (Dar el arche), des maisons des fractions, les patrimoines des mosquées, tout cela est gérer d’une manière si obscure, que cela favorise la montée de toutes les suspicions, le délitement communautaire d’une part, et d’autre part les détournements frauduleux aiguisent les appétits des uns et offrent des position de dominations illégitimes, de gestions anarchiques à la limite de l’honnêteté des autres. Il est grand temps de se pencher d’une manière lucide sur ce phénomène qui mine les valeurs et désagrège la communauté.  

 

4.5 Nos voisins et nous même

S’agissant de nos voisins, Malékites,  (M’dabih, Benimerzoug, et chaambas) , Nous avons partagé avec certains un espace depuis des centaines d’années sans problèmes majeurs , les rivalités et animosités que nous partageons avec eux tiennent pour l’essentiel du domaine du foncier, en outre ils souffrent du même problème entre eux, par conséquent le problème est  global à la vallée si on se limite qu’a la vallée du M’zab. Favoriser chez nos voisins une organisation social semblable aux Achaires des Ibadites, aidera à l’émergence de représentants légitimes  et du coup mettra hors jeu les « électrons libres » capable d’imposer des décisions justes et sages.

 

5 Conclusions.

Il existe certes des actions plus immédiates à mener et que les personnes respectables qui se sont réunies récemment là Alger ont abordées à juste titre, ces mesures vont à coups sûre éteindre les flemmes, mais vont-elles éteindre les braises ? L’enjeu n’est plus de prévoir des déflagrations brèves qu’il faut éteindre ou étouffer selon… mais l’enjeu c’est la pérennité de la communauté, sa sauvegarde et son épanouissement. Cet enjeu nous en sommes tous responsables, et comptables.

 

Contribution Réalisée avec l’aide d’Allah, à Toulouse le 1er juin 2013

Auteur : H.Bakir ben AÏssa BOUHADIBA

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